Logement Santé : Anticiper les besoins des résidents

Nous décidons de construire un nouveau quartier – gros ou petit -, dans lequel un certain nombre de promoteurs, de bailleurs, vont construire et offrir du logement… Ils sont sur un territoire et ils savent grosso modo quelle population va venir y habiter.

Ils ne doivent donc pas se contenter de se poser les questions de combien de mètres carrés pour une chambre, quelle surface de fenêtre et combien de toilettes par appartement… Il y a des normes pour cela, tout le monde le sait.

Il faut qu’ils se posent la question de savoir – et cela revient à une évaluation de l’impact en santé, mais en plus large – comment les gens auxquels ils vont louer ces logements vont venir habiter, c’est-à-dire vivre avec d’autres dans un immeuble, dans cet ensemble d’immeubles. Comment vont-ils vivre avec d’autres et de quoi ont-ils besoin ?

Alors, bien sûr, le bailleur va dire que la santé, c’est l’affaire de la santé, de l’ARS, du Ministère… Mais si le bailleur veut vraiment que ses locataires, ses futurs locataires, dont il connaît grosso modo le profil, trouvent des réponses aux difficultés qui sont les leurs – qui vont être les leurs, qui seront les leurs… -, il doit se poser cette question et tenter d’y apporter des réponses…

Si ce sont des gens a priori sans problème, il peut peut-être se contenter d’avoir un gardien d’immeuble et de le former aux questions d’écoute, d’alerte, de relais – à qui je m’adresse et pourquoi ? SI ce sont des gens qui sont vieux, il va falloir faciliter, par exemple, le portage de repas ou loger une infirmière dans l’immeuble…

Le bailleur dispose de beaucoup de moyens pour anticiper les besoins de ses résidents et mettre à leur disposition des solutions adaptées à la situation dans laquelle ils se trouveront et les ressources santé dont ils auront besoin, dans la durée.

L’objectif est de faire en sorte que les gens vivent mieux, et qu’ils soient donc en meilleure santé – ou qu’ils soient en meilleure santé et donc vivent mieux. Tout cela est lié et il y a à faire au niveau local, au niveau même de chaque unité d’habitation… Faire en sorte que, dans chaque unité d’habitation, il y ait des services de proximité, même le minimum, des locataires ou des personnes structurants. Le gardien d’immeuble, c’est un plus ; le gardien d’immeuble formé, c’est encore plus. Une infirmière, un cabinet médical ou plutôt un centre de santé, c’est mieux…

Il convient d’intégrer, sinon du cure, du moins du care dans le logement. C’est, de mon point de vue, en tout cas, l’une des responsabilités du bailleur social qui doit, à la fois, bien construire, de la manière la plus favorable en terme de santé – sans mettre des produits toxiques – mais aussi faire en sorte qu’il soit pris soin des habitants.

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