Ma définition du logement santé

Si je vous dis « Logement Santé », qu’est-ce qui vous vient spontanément à l’esprit ?

Spontanément, il y a plein de sujets dans le sujet « Logement Santé ». J’ai tendance à penser d’abord à des questions de qualité de l’air, de lumière. Je suis très hygiéniste, finalement, dans mon raisonnement initial. Je suis peut-être formaté là-dessus.

Après moi, je le raccroche… Désolé, je continue dans la veine hygiéniste, je pense au logement sain au sens pas d’humidité excessive, lutte contre la chaleur ou le froid. Enfin, donc, une température adaptée. Là, je suis vraiment dans le corpus, finalement, tout droit issu du 19e siècle…

Après si je vais au 20e siècle, il y a eu quand même aussi l’innocuité des matériaux. D’une manière générale, on pense au plomb, à l’amiante…

Et puis, si je passe à des problématiques plus actuelles peut-être…

Je m’aperçois que je vais des problématiques les plus anciennement traitées aux plus récemment traitées. J’ai commencé par l’air, la lumière, la température. Après, je vais sur l’innocuité des matériaux parce qu’on s’est aperçu des problèmes de plomb et d’amiante bien après. Ensuite, j’allais vous dire qu’il y a tous les sujets d’adaptation au vieillissement d’une manière générale, ou aux situations individuelles de handicap ou des choses comme ça.

Et enfin, j’allais vous dire, aujourd’hui, je trouve que ça renvoie, de plus en plus, à la question de qualité de vie.

C’est la réponse d’un gars qui travaille dans le logement depuis pas mal de temps et à qui vient spontanément les suites de politiques publiques qui ont pu être appliquées dans le logement.

C’est le sens de cette première question que de recueillir des réponses spontanées. Dès lors, quelle définition donneriez-vous de ce concept de logement santé ?

Je vais vous dire « un logement favorable à la santé »…

Alors, on va commencer pareil par non défavorable, c’est-à-dire un logement qui ne dégrade pas la santé de son occupant. Et, évidemment, c’est encore mieux si on peut être dans un logement qui améliore la santé de son occupant ou qui l’aide à s’améliorer.

Donc, quelque part, si je devais réfléchir au concept, ça renvoie quand même beaucoup à l’occupant dans son logement et aux différents facteurs qui peuvent avoir un impact sur la santé de celui-ci dans ce logement. Je suis assez analytique finalement.

Si on approfondit un peu, et quitte à se répéter, qu’est-ce que, selon vous, cela recouvre à la fois socialement, politiquement et économiquement ? Quelles difficultés ce concept de logement santé serait-il capable de résoudre ?

Socialement, c’est vrai que je pense qu’il y a, quand même souvent, des corrélations qui sont faites entre le niveau de santé et la pauvreté… Et vous avez aussi des corrélations qui sont faites entre la pauvreté, le niveau de revenu et le logement. Et comme, par ailleurs, le logement est un endroit où, mine de rien, on passe quand même un certain temps, on ne peut pas s’empêcher de penser qu’effectivement, les logements les plus défavorables à la santé sont généralement occupés par des gens qui, par ailleurs, cumulent d’autres difficultés, et notamment sociales.

Alors j’ai dans ma carrière, dans ma première partie de carrière, j’ai pas mal travaillé, j’étais dans les quartiers en difficulté, en Seine-Saint-Denis puis dans Paris, dans des quartiers d’habitat indigne. Ces problématiques de logement défavorables à la santé, je les ai très bien vues, et ça se cumulait avec des difficultés sociales. Il n’y a pas de mystère.

Donc un enjeu social, c’est comment, quel que soit le niveau de revenu, quelque part, on a accès à un logement qui, à minima, n’est pas néfaste à la santé, voire, apporte un bonus à la matière.

Le deuxième élément qui me vient à l’esprit – qui est à la fois aussi social, politique et qui est une interaction toujours très difficile à quantifier -, c’est à se dire aussi comment, avec un bon logement, on fait des économies sur la politique de santé, ou bien on améliore l’espérance de vie en bonne santé, etc… Voilà qui renvoie plutôt à la politique de santé.

Souvent, ces questions-là ont été abordées sous un angle un peu de « voiture-balai ». Quand vous faites le pont entre santé et logement, le Ministère de la Santé va d’abord être sur les sujets de traitement des risques les plus forts. On va parler saturnisme, même s’ile st en disparition ou monoxyde de carbone…

Alors économiquement, j’ai commencé à l’aborder là aussi de deux aspects. Vous avez l’aspect, le logement santé qui finalement vous évite des dépenses de santé, vous évite finalement des problématiques à rattraper par ailleurs. Est-ce que c’est vrai ?

Et puis ensuite, économiquement, au sens où c’est sans doute quand même un volet d’action économique dont on peut se dire qu’il va se développer. On parle beaucoup de silver économy, notamment.

Vous avez à la fois du « soft » et du « hard » là-dedans, c’est-à-dire que vous avez la question du logement en lui-même, le style d’offre, etc… et puis vous avez la question du service qui l’accompagne.

Ceci dit, on aurait tort de ramener le sujet uniquement au vieillissement. C’est vrai qu’on a souvent ce prisme, mais il y a sans doute d’autres aspects.

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